La Mairie des Auxons

La chapelle du cimetière

Dès que l’on pousse les grilles d’entrée du cimetière, le regard est inévitablement attiré par une construction qui domine tous les autres monuments funéraires : la chapelle.


A l’origine, les inhumations se feront autour de l’église. Mais au fil du temps, cet espace s’avèrera insuffisant et il sera nécessaire d’en créer un nouveau. En 1856, Monsieur BOURGON, président honoraire à la Cour impériale de Besançon est  un personnage important. Il est le plus grand propriétaire de la commune et fait donation à celle-ci d’un terrain situé à l’écart du village à condition toutefois de se réserver, ainsi qu’à sa famille, une place de huit mètres sur douze dans la partie supérieure du cimetière en face de la grille d’entrée. Lui et sa famille auront le droit de s’y faire inhumer et ils pourront y élever tous monuments funéraires s’ils se  conforment aux lois et règlements de la police des cimetières.

Sur cette partie ainsi retenue, M. BOURGON fait construire une chapelle. Les travaux sont achevés en fin d’année 1866 et il exprime auprès de monsieur le curé de la paroisse, le père DESORGER, le souhait qu’elle soit consacrée à Pâques de l’année suivante, en 1867. Cette cérémonie sera retardée par le décès de son gendre, le comte d’AUGICOURT. La chapelle sera bénie à l’automne, en même temps que le cimetière. Quant à la pierre d’autel où seront déposées les reliques de Saint Clément, elle le sera le 27 octobre 1910 par l’abbé MUSY du doyenné de Recologne.

 

Y sont ensevelies les dépouilles de :

A son décès, sa fille Henriette Irénée, veuve d’AUGICOURT, lègue à l’archevêché tous ses biens qu’elle tenait de sa famille, la chapelle comprise. Les exécuteurs testamentaires, MM. de BEAUSEJOUR et de VREGILLE entreprennent en 1894 de régulariser la donation.
Dans une lettre du 20 avril 1894 adressée au président de la fabrique*, ils font la proposition suivante : la fabrique de la paroisse d’Auxon Dessous sera propriétaire de la chapelle et du terrain sur laquelle elle est construite ainsi que d’une somme de  2 000 francs qui sera placée en rente sur l’état et dont les intérêts à 3% serviront à assurer à perpétuité son entretien.

De plus, elle s’engage, chaque année, le dimanche qui suivra l’Assomption, à envoyer sur les lieux une commission composée de M. le curé, de M. le maire, du président et du trésorier de la fabrique, ou de quatre de ses membres, pour se rendre compte des réparations à effectuer. Un devis en sera dressé le soir même et les travaux mis à exécution rapidement. Au cas où il n’y aurait pas de réparations à effectuer, un ouvrier monterait sur les toits balayer les feuilles mortes.
Au reçu de cette offre, le conseil de fabrique se réunit le dimanche 22 avril pour l’étudier et prendre une décision d’acceptation ou de refus. Parallèlement à cette action, M. de JALLERANGE, de l’archevêché, entreprend le 20 avril une démarche auprès de M. le curé et le sollicite pour qu’il intervienne auprès du président de la fabrique. Il indique les pièces à fournir, soit : une copie du cadastre du cimetière et un extrait de la délibération. De plus, le moment venu, il le préviendra pour la signature de l’acte devant Me NICKLIN notaire.

Propriété communale

Ce legs ne peut se faire par suite de l’intervention de l’autorité préfectorale s’appuyant sur la nouvelle législation des cimetières. Le sol de ceux-ci appartient en propre aux communes. Les héritiers de Mme d’AUGICOURT n’ont que la jouissance de la chapelle comme pour tout autre monument funéraire. La délibération du conseil de fabrique du 6 mai 1894 est donc nulle. La difficulté sera contournée par la création d’une fondation consistant en la somme destinée à l’entretien. Lors de l’application de la loi de Séparation de l’Eglise et de l’Etat du 9 décembre 1905, les biens de la fabrique reviendront à la commune. La chapelle BOURGON devient alors un bien immobilier communal.

*Une fabrique est à la fois l’ensemble des biens de la paroisse et les personnes nommées officiellement pour administrer ces biens. Les membres sont appelés fabriciens. Les fabriques disparaissent de fait à la révolution de 1789.