Si la balance est destinée à des petites pesées, sa grande sœur, la bascule, permet le pesage de masses et de volumes importants. La décision d’installer cet instrument est prise le 5 août 1890 en réunion du conseil municipal où le maire expose que depuis longtemps les habitants réclament avec insistance la création d’une bascule. Le conseil vote un crédit de 2 500 francs, considérant que cet appareil devient indispensable à Auxon Dessous, commune où l’on vend beaucoup de fourrage et de bétail. Ce crédit sera financé par la vente d’une coupe extraordinaire de bois prise dans le quart de réserve. Où construire la bascule? Son emplacement doit répondre à certains critères : facilité d’accès, pas ou peu de pente, abords dégagés, dans le village autant que possible ou à proximité immédiate.
Une opportunité apparait le 27 novembre quand Claude Pierre ETHIARD, conseiller municipal, propose d’offrir un terrain parmi les parcelles dont il est propriétaire, aux Islottes, situées à la sortie du village au carrefour des routes de Cussey et d’Auxon Dessus.
Un choix judicieux
Ce choix est judicieux puisque placé sur l’itinéraire menant à la gare du PLM (Paris Lyon Méditerranée) à Auxon Dessus, sur la ligne Besançon-Vesoul. Le maire rend compte dans la séance du 30 mars 1891 au conseil municipal qui accepte avec reconnaissance le don de M. ETHIARD et prie M. le Préfet d’autoriser le maire à accepter au nom de la commune le don en question et procéder à tous les actes nécessaires.
Le 10 novembre 1891, un crédit de 32,50 francs est voté pour remboursement à M° BORDEAUX, notaire à Audeux, des frais qui lui sont dus suite à la vente faite à la commune par M. Claude Pierre ETHIARD pour l’emplacement de la bascule.
Entre temps, le projet prend forme. A la séance du 10 mai 1891, le maire soumet au conseil le marché passé :1° le 1er mars 1891 entre M. le maire et M. FALCOT, constructeur à Lyon, pour l’achat d’un pont à bascule avec cuve en fonte pour la somme de 1 800 francs.2° Le 10 mars 1891 par M. THIRODE, agent voyer (nom donné à l’officier préposé à l’entretien des voies publiques au XIXe siècle), propose un devis de 735 francs pour la construction de la fosse et de la loge destinées à l’installation de cet appareil de pesage.
Le conseil, après examen et approbation de ces pièces, ouvre un crédit de 2535 francs pour paiement à la maison FALCOT ainsi que pour les travaux complémentaires du devis. L’assentiment de M. le Préfet est demandé et M. le maire adjuge l’ouvrage à M. THIRODE.L’appareil permettra de peser des charges allant jusqu’à 6 tonnes. Ses deux bras de mesures sont en laiton montés sur un bâti en fonte.La fouille de la fosse pour la cuve et l’édification de la maisonnette abritant les instruments de mesure sont exécutées pendant l’été et l’automne 1891 par M. CRETENET.
Le 15 novembre, le conseil municipal vote un nouveau crédit de 13 francs pour payer les frais de transport. La bascule est livrée puis montée.
Lors de la séance du 17 décembre 1891, le maire propose au conseil d’autoriser le sieur CRETENET à percevoir la somme qui devait rester comme garantie pour la construction de la bascule. Le conseil, considérant que la construction ne laisse rien à désirer et qu’il n’y a plus aucun risque à encourir, autorise le sieur CRETENET à encaisser la somme fixée comme garantie.
Selon le souhait des habitants et à leur grande satisfaction la bascule est en fonction en décembre 1891. Son usage demandera cependant un entretien et des réparations : 300 francs en 1909, 1 500 en 1927 pour remplacer le tablier, 820 francs en janvier 1928 et 65 000 en 1957.
Lors de la séance du 25 février 1909, le maire expose au conseil que suite à l’usure de certaines pièces du mécanisme de la bascule publique, les pesées manquent de justesse et que, de plus, l’état de vétusté complète du tableau nécessite sa réfection immédiate. Le vérificateur des Poids et Mesures, M. BOITEUX, percevra 11 francs d’honoraires.
Entretien et des réparations
Son usage demandera cependant un entretien et des réparations : 300 francs en 1909, 1 500 en 1927 pour remplacer le tablier, 820 francs en janvier 1928 et 65 000 en 1957.Lors de la séance du 25 février 1909, le maire expose au conseil que suite à l’usure de certaines pièces du mécanisme de la bascule publique, les pesées manquent de justesse et que, de plus, l’état de vétusté complète du tableau nécessite sa réfection immédiate. Le vérificateur des Poids et Mesures, M. BOITEUX, percevra 11 francs d’honoraires.
En 1990, soit un siècle après sa mise en service, le curseur supérieur présente 28 poinçons de vérifications. Elle est toujours en état de fonctionnement mais n’est que peu utilisée, les pratiques commerciales ayant changé.
En 2016 le local ne comporte plus que le système de pesée (voir photo). La restauration de la porte et de la fenêtre est réalisée en 2016.